Septembre 2023 – Journée découverte

Samedi 2 septembre, le Cercle Généalogique Maralpin s’est retrouvé à Saint-Etienne- de-Tinée pour une journée de découverte, en particulier du village à travers l’histoire du Comté de Nice.

Odile a su passionner son auditoire pour une plongée dans le passé de la vallée de la Tinée dont le nom a probablement un lien avec celui de la tribu des Ectinis citée sur le Trophée d’Auguste à la Turbie.

L’existence du village n’est pas clairement attestée à l’époque romaine mais il est mentionné dès 1066 comme Castrum Sancti Stephani Tiniensis en référence à Etienne, le premier martyr chrétien. Il fut mis à mort par lapidation. Il est à l’origine du culte des saints.

Après les invasions, le village et ses terres ont fait partie de la seigneurie des Thorame-Glandevès, il passe ensuite aux Faucon de Glandevès au XIIIe siècle, et au XIVe siècle aux Balb de Saint-Sauveur-sur Tinée. C’est au XVIIe siècle que le village prend son nom actuel, puis au XIXe siècle jusqu’en 1860 il est nommé Santo-Stefano Monti (Saint-Etienne-aux-Monts) par les Italiens. Cette plongée dans les dédales de l’histoire complexe du comté d’abord provençal puis en 1388 savoyard, et enfin piémontais-sarde, fut agrémentée d’anecdotes, et a été illustrée par une visite du village.

De nombreuses traces de ce passé sont encore présentes dans le village avec les maisons parfois datées, avec des décors comme sur la maison Fabri du XVIe siècle et sa façade ornementée de masques grimaçants, des fenêtres et des inscriptions, des fresques en trompe-l’œil, cadrans solaires, des traces de fortifications comme avec l’ancienne porte d’accès. Mais le village a été plusieurs fois incendié, la dernière fois en 1929 (incendie accidentel), et beaucoup d’anciennes habitations ont été détruites. Des nombreuses chapelles édifiées, en subsistent sept au village même dont la chapelle Saint-Sébastien située à l’entrée sud du village qui fut élevée au XVe siècle comme barrière contre les épidémies et surtout la peste.

Madame Christiane Matteï, conseillère municipale en charge de la culture, nous a rejoints pour un intermède convivial autour d’un bon repas.

L’après-midi dans la chapelle des pénitents Blancs, la chapelle de la Sainte-Croix et de Notre-Dame-du-Mont-Carmel, Odile nous a donné quelques explications à propos des pénitents.  Les confréries de pénitents regroupent des laïcs catholiques portant une tenue spécifique appelée le sac et pratiquant dans la discrétion des actes de charité. Les confréries de pénitents ont une certaine autonomie au sein des paroisses et conservent pour leurs fêtes spécifiques, l’usage des chapelles qui autrefois leur appartenaient en propre.

La couleur de la tenue caractérise chaque confrérie : pénitents blancs, pénitents noirs, pénitents rouges, pénitents bleus. A Saint-Etienne-de-Tinée, on trouve encore deux confréries, celle des Pénitents blancs, liée la chapelle Sainte-Croix et celle des pénitents noirs, attachée à la chapelle Saint-Michel.

A Nice, on trouve quatre confréries : les noirs (chapelle de la Miséricorde du cours Saleya), les blancs (chapelle de la Sainte-Croix), les rouges (chapelle du Saint-Suaire) et les Bleus(chapelle du Saint-Sépulcre sur la place Garibaldi).

Chaque confrérieavait une action sociale plus spécifique: enterrement, soins aux malades, mont-de-piété, orphelinat pour les garçons, pour les filles…

C’est dans l’église paroissiale Saint-Etienne que notre visite s’est terminée. L’église très endommagée à la fin du XVIe siècle (seul le clocher a résisté) a été reconstruite suivant les style baroque spécialement pour le maître-autel et plutôt néo-classique pour le reste. Elle est richement décorée de tableaux avec un Saint-Joseph attribué à Emmanuel Costa.

Se tient actuellement dans cette église, une exposition en rapport avec l’ouvrage de référence publié par le Cercle Bréa « 20 ans d’art sacré dans les Alpes méridionales ». Cela nous a permis d’admirer de nombreuses reproductions des tableaux des peintre primitifs niçois comme les frères Bréa Louis et Antoine et François (fils d’Antoine). Parmi les œuvres présentées :  « L’Annonciation »  dans l’église de Lieuche, « la Crucifixion » du Monastère de Cimiez par Louis Bréa.

Etaient aussi reproduits des extraits des fresques d’artistes aussi renommés que Canavesio, Baleison, Andréa da Cella qui ont décoré quelques-unes des chapelles à Saint-Etienne-de-Tinée même. D’autres époques sont aussi abordées avec des peintres comme Fragonard !

L’exposition est tellement riche en œuvres que nous ne pouvons que vous conseiller d’aller la visiter tous les jours de 9h à 18h30… avant le 31 décembre 2023.

Un grand merci à Odile pour son érudition et sa souriante intervention et à Madame Christiane Matteï pour son accueil.

Renée

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